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Photo du rédacteurSolène

"La Mécanique du cœur" : quand les engrenages s'enrayent d'amour

Salut les chatons !


Nous nous retrouvons aujourd’hui pour la dernière critique du mois de janvier, et comme l’hiver est bien entamé, je vous propose que nous restions dans le thème !


C’est pourquoi j’ai choisi de vous parler de La Mécanique du cœur, de l’auteur français Mathias Malzieu, également chanteur du groupe de rock Dionysos.


Jack voit le jour à Édimbourg le 16 avril 1874, le jour le plus froid de l’Histoire. Mais son cœur est littéralement gelé. Pour le sauver, le Docteur Madeleine, qui l’a mis au monde, lui transplante une horloge dans la poitrine. Désormais, s’il veut continuer à vivre, il devra remonter le mécanisme chaque matin. Mais attention : toute émotion vive, toute colère, et bien sûr tout sentiment amoureux, lui serait fatal.

C’était sans compter l’arrivée dans sa vie d’une petite chanteuse de rue qui risquerait bien de perturber cette mécanique bien huilée…


D’emblée, je dois vous dire que je n’ai pas d’avis tranché sur ce livre. Ce petit roman nous parle principalement de la différence et du rejet que celle-ci entraîne, de la découverte des sentiments et de la complexité de ces fameux sentiments et des relations que l’on entretient avec les autres.


Et pour moi, dans ce court roman, deux parties se distinguent nettement.


"Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l'horloge de ton cœur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton cœur sera brisée de nouveau."

Quand j’ai commencé ma lecture, j’ai été frappée par la beauté de l’écriture, très simple mais très touchante. Je me suis immédiatement trouvée plongée dans un joli conte, un univers quasiment onirique, dans une ville ensevelie sous la neige aux allures féériques. Les personnages qu’on rencontre dans cette première partie sont tous cabossés par la vie, chacun à leur manière, et terriblement attachants. Étrangement, ce n’est pas le personnage principal, Jack, qui m’a le plus touchée, mais le Docteur Madeleine et le vieil Arthur.


Voilà, le décor est planté… et même peut-être un peu trop. Car très vite, il y a une chose qui m’a beaucoup dérangée, c’est le choix de l’époque. Dès la première phrase du roman, on nous annonce la couleur : nous sommes en 1874. Le souci, c’est que sachant cela, beaucoup de choses paraissent incohérentes par la suite, et je me suis dit que quelque chose n’allait pas.

L’auteur a planté son décor à la fin du XIXème siècle. Soit. Quelques petites références culturelles sont faites par ci par là tout au long du livre, ce qui m’a fait tout de même sourire, mais globalement c’est tout ce qui justifie le choix de cette époque en particulier.

Car à part cela, beaucoup d’autres choses sont très (trop ?) anachroniques, et cela m’a un peu gênée. À commencer par les expressions qu’emploie Jack en parlant ; elles sont VRAIMENT très anachroniques. Et alors qu’elles passent très bien dans sa bouche lorsqu’il est enfant puis adolescent car elles fluidifient les dialogues et apportent un coup de fraîcheur, je ne pouvais m’empêcher de me dire « Attends, on est en 1800 et quelques là, ou en 2000 ? »


En bref, ce roman se veut certainement très poétique à la manière d’un conte, mais le cadre spatio-temporel beaucoup trop réel et précis (et de plus pas forcément pertinent) casse toute la magie. En tout cas c’est comme ça que je l’ai ressenti.


 

Puis vient la deuxième partie, et c’est là que les choses se gâtent. Je vais dévoiler quelques petits éléments de l’histoire donc si vous n’avez pas encore lu ce livre, je vous conseille d’arrêter votre lecture ici. 😊


On bascule assez vite dans un côté bien trop « gnangnan » et « cul-cul la praline pour moi. Les personnages deviennent imbuvables et ont des réactions disproportionnées et irrationnelles (Mais, me direz-vous, la passion est-elle rationnelle ? Vous avez quatre heures.) À partir de là, finie l’atmosphère enchantée, on tombe dans quelque chose de beaucoup plus banal, de plus terre à terre. L’histoire se transforme en triangle amoureux infernal et un peu absurde, et on ne fait plus que suivre l’histoire d’amour chaotique de Jack et Miss Acacia (personnage absolument antipathique à mes yeux, au passage, et c’est dommage parce qu’à cause de ça je n’ai pas vraiment été très émotionnellement touchée par tout ce qui arrive par la suite).

En ce qui concerne « l’explication » de la fin, celle-ci m’a laissée complètement sans réaction, pour la simple et bonne raison que je ne suis pas sûre d’avoir vraiment tout compris…


Mon problème majeur avec ce livre, c’est que certains passages frôlent le ridicule, et d’autres sont vraiment magnifiques. Et ce durant tout le livre. Je dois pourtant bien reconnaître que la plume de Mathias Malzieu est vraiment très belle, mais ce yo-yo incessant m’a empêchée d’apprécier cet ouvrage à 100%. Pourtant l’idée de base est superbe et originale !


Au final, je suis sortie de cette lecture avec l’impression d’avoir affrontée une tempête d’incertitudes et de sentiments contradictoires. J’ai été très réceptive au commencement de l’histoire, beaucoup moins à partir du milieu. La poésie qui se dégage de cette œuvre est néanmoins sublime, et j’ai tout de même été très touchée par certains personnages, par leur histoire et par l’ombre tragique qui plane en permanence sur eux, du début à la fin. La Mécanique du cœur, c’est avant tout l’histoire de personnes à qui l’amour n’a jamais souri, qui ont été déçues par l’amour, qui ne sont pas douées pour l’amour, ces « handicapés de l’amour » qui essayent de s’aimer comme ils peuvent, maladroitement…


"Je t'aime de travers parce que je suis un détraqué du cœur de naissance. Les médecins m'ont formellement interdit de tomber amoureux, mon horloge cœur étant trop fragile pour y résister."

Encore aujourd’hui, je ne saurais vous dire si j’ai vraiment aimé ce livre ou pas. Quoiqu’il en soit, il aura réussi à susciter chez moi des émotions très diverses, même si je ne sais toujours pas très bien expliquer lesquelles… Mais c’est bien là tout l'intérêt d’un livre.


Solène




"Madeleine est partie. Elle est partie pour un voyage qu'elle a décidé mais d'où elle ne pourra jamais revenir. Elle a laissé son corps en prison et son cœur s'est libéré. Même au plus profond de la tristesse, n'oublie jamais que tu lui as donné la joie d'être une vraie mère. C'était le plus grand rêve de sa vie."
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