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Photo du rédacteurSolène

"La Rivière à l'envers./1 : Tomek" : une quête enchanteresse


Bonjour les chatons !


Lors du dernier [Les Chatons ont le micro #4], vous aviez voté sur notre page Facebook et notre compte Instagram pour La Rivière à l’envers./1 : Tomek de Jean-Claude Mourlevat.


Eh bien l’heure de la critique a sonné !


J’ai lu ce livre pour la première fois lorsque j’étais en 6ème, à dix ans donc. C’était une lecture imposée en classe de français. Et d’aussi loin que je me souvienne, cela a été l’un de mes coups de cœur littéraire de jeunesse (après Matilda de Roald Dahl).


Tomek est un jeune garçon de treize ans qui tient la seule épicerie de son village, et dans laquelle il vend de tout, absolument tout. Jusqu’au jour où une mystérieuse jeune fille se présente dans son épicerie et lui demande s’il a de l’eau de la rivière Qjar, l’eau qui empêche de mourir. Tomek ignore tout de cette rivière et de cette mystérieuse eau. La jeune fille repart donc, déçue. Aussi le jeune garçon va-t-il se lancer dans un voyage en solitaire à travers des contrées étranges dans l’espoir de trouver cette fameuse rivière, et surtout de revoir la mystérieuse jeune fille.



"La vie est trop courte, monsieur Tomek, pour qu’on la gaspille à de mauvaises choses."

Pour les besoins de la chronique, j’ai dû relire ce roman car même si je savais que j’avais adoré ce livre en le lisant au collège, dix-sept ans plus tard je ne me souvenais de presque rien des détails des aventures de Tomek !


Évidemment, en lisant ce texte à l’âge adulte, l’effet n’est pas du tout le même que lorsqu’on est enfant. Les chapitres sont très courts, on ne s’attarde pas sur du superficiel et les péripéties du jeune garçon s’enchaînent très vite. Ce qui fait qu’on peut le lire entièrement en moins d’une après-midi.


Néanmoins, même avec un regard adulte, je me suis rendu compte que certaines choses fonctionnent toujours aussi bien. Ce que j’avais adoré lors de ma première lecture et qui m’a enchantée de nouveau à la relecture, c’est l’univers véritablement féérique dépeint par Jean-Claude Mourlevat. Il n’y a pas de cadre spatio-temporel clair ; on nous laisse seulement comprendre dans le prologue, à la première page, que l’histoire se déroule il y a fort longtemps. (Et dans un monde qui n’est probablement pas le nôtre, où les petits garçons de treize ans peuvent tenir seuls une épicerie.)


Tomek semble vivre dans une région « normale », et une fois son voyage entamé, c’est comme si le jeune homme entrait dans un monde merveilleux, traversant des contrées enchantées, magiques : la Forêt de l’Oubli, la plaines des fleurs aux couleurs sublimes et aux parfums littéralement envoûtant (franchement, c’est comme si l’on y était !), l’arc-en-ciel magique en pleine mer, les arbres qui soupirent, et puis bien sûr cette incroyable rivière qui coule à l’envers !


 

Avec un point de vue adulte, on peut apprécier certaines références :


- Toute l’étape chez les Petits Parfumeurs, qui concoctent des parfums extraordinaires et parviennent, à partir des essences des fleurs magiques, à créer des souvenirs pourtant jamais vécus par celui qui sent les fragrances (ce n’est pas pour rien que l’odorat est appelé le sens des souvenirs !), m’a fortement fait penser au Parfum de Patrick Süskind. Cela m’a d’ailleurs vraiment donné envie de le relire, ce qui fera l’objet d’une autre chronique, alors restez aux aguets ! 😉


- Page 75, Tomek croise la route de sept garçons : « Passèrent ensuite six garçons jumeaux qui en portaient un septième dans un sac de toile. Tous marchaient vers l’ouest. »

Il s’agit d’une référence à l’un de ses précédents romans, L’Enfant océan, sorti un an plus tôt, où une fratrie de six jumeaux, menés par leur septième et dernier petit frère, s’enfuient de chez eux et décident de gagner l’océan afin d’échapper à leurs parents qui leur veulent du mal.

J’avais également lu L’Enfant océan au collège (mais je ne sais plus si c’était avant ou après La Rivière à l’envers) ; en tout cas c’est seulement maintenant à la relecture que j’ai remarqué la référence.

Le seul détail qui m’a un peu gênée, c’est que dans L’Enfant océan, le cadre spatio-temporel est assez clair : les enfants partent de Périgueux pour rejoindre l’océan Atlantique, et l’époque correspond à notre époque actuelle. Or, on ne sait pas quand ni dans quel monde évolue Tomek. Rien n’est précisé, aucune indication de lieu n’est donnée, justement pour ne pas créer de barrière, pour que notre imagination soit libre de s’envoler, afin que tout puisse paraître possible. Néanmoins, ce clin d’œil à ce précédent roman de l’auteur est tout de même cocasse et m’a bien fait sourire !


 

Pour terminer, je recommanderais chaudement ce livre à tous les enfants à partir de 10 ans. L’histoire est originale et le monde où nous entraine l’auteur est véritablement merveilleux et féérique. De plus, plusieurs réflexions profondes sont distillées un peu partout au fil des pages, des réflexions qu’on peut déjà se faire à cet âge-là, et qui invitent à réfléchir sur la vie, sur les autres et sur soi-même. Bref, ce livre est BEAU : d’une part grâce à son univers et d’autre part aux messages qu’il souhaite faire passer.


Je vous quitterai donc avec ma citation préférée :


« Est-ce qu'on peut vraiment souhaiter ne jamais mourir ? ... N'est-ce pas justement parce que la vie s'achève un jour qu'elle nous est si précieuse ? ... Est-ce que l'idée de vivre éternellement n'est pas plus effrayante que celle de mourir ? ... Et si l'on ne meurt jamais, alors quand reverra-t-on ceux que l'on aime et qui sont déjà morts ? ... »

PS : Il me semble avoir commencé un jour la lecture du tome 2, qui raconte le périple d'Hannah de son point de vue à elle, mais je n'en ai aucun souvenir. A (re)lire donc !


Solène



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